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04 mars 2025 - 01:55 - 401vues
C’est officiel. Le général Brice Oligui Nguema, président de la Transition depuis le coup d’État du 30 août 2023, a annoncé ce lundi sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Cette déclaration marque un virage majeur dans le processus politique gabonais, alors que le chef de l’État avait promis une transition vers un pouvoir civil à travers des élections libres et transparentes.
L’annonce, faite à Libreville, confirme ce que nombre d’observateurs anticipaient : Oligui Nguema ne compte pas quitter la scène politique une fois la transition achevée.
Une candidature sous tension
L’élection présidentielle du 12 avril devait être un tournant démocratique, un moment où le pouvoir serait rendu aux civils après des décennies de règne dynastique de la famille Bongo.
Or, la candidature d’Oligui Nguema soulève plusieurs interrogations :
Un véritable retour à la démocratie ou une continuité du pouvoir militaire ?
Les élections seront-elles aussi libres et transparentes que promis ?
Quel avenir pour l’opposition et la pluralité politique au Gabon ?
Les critiques ne se sont pas fait attendre. Pour certains, cette annonce trahit l’engagement initial de la transition et pose un sérieux doute sur l’impartialité du processus électoral. D’autres voient en cette candidature une tentative d’asseoir durablement un pouvoir militaire sous couvert d’une élection démocratique.
Une stratégie bien préparée ?
Si la candidature du général ne surprend pas, elle soulève la question de la sincérité du processus de transition. Depuis plusieurs mois, son entourage avait laissé entendre qu’une forte pression populaire l’incitait à se présenter. Une tactique classique dans les transitions militaires : organiser le retour à l’ordre constitutionnel tout en garantissant la pérennité du pouvoir en place.
En filigrane, plusieurs facteurs stratégiques renforcent la position d’Oligui Nguema :
✔ Un contrôle institutionnel : En tant que président de la Transition, il a eu le temps de structurer son réseau d’influence dans les sphères militaires, politiques et économiques.
✔ Un discours de rupture : En mettant fin à plus de 50 ans de règne des Bongo, il apparaît comme un homme du changement pour une partie de la population.
✔ Un appareil sécuritaire solide : Son pouvoir repose sur l’armée, qui joue un rôle déterminant dans la stabilité du pays.
⚖️ Un scrutin à haut risque
Le 12 avril 2025, les Gabonais seront appelés aux urnes dans un contexte particulier :
Une opposition fragmentée qui peine à émerger après des décennies de domination du Parti Démocratique Gabonais (PDG).
Une armée omniprésente, ce qui suscite des craintes sur l’égalité des conditions de campagne.
Un électorat partagé entre ceux qui voient en Oligui Nguema un chef pragmatique, et ceux qui considèrent cette élection comme une reconduction du pouvoir militaire sous une autre forme.
Dans ces conditions, le scrutin présidentiel sera-t-il réellement compétitif ? Les autres candidats auront-ils une chance équitable ?
Le général a promis des élections libres, crédibles et transparentes. Reste à voir si cette promesse sera tenue ou détournée au profit du maintien du pouvoir militaire.
Un moment décisif pour le Gabon
Avec cette annonce, le Gabon entre dans une phase critique de son histoire politique. L’enjeu dépasse la seule candidature d’Oligui Nguema : il s’agit de savoir si cette élection marquera un vrai tournant démocratique ou une simple transition contrôlée.
Le 12 avril, les Gabonais auront-ils réellement le choix ?
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