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Bienvenue dans « L’Afrique en Mouvement », votre podcast qui explore les mutations profondes du continent à travers les voix, les idées et les combats de celles et ceux qui osent penser autrement.
Aujourd’hui, nous posons une question dérangeante : et si le doctorat, symbole ultime de réussite académique, était devenu un obstacle à la compétence réelle ?
À travers un texte incisif de ✍Par Félicité Amaneyâ Râ VINCENT qui nous invite à réfléchir à cette Afrique qui sacralise les titres, mais néglige les savoir-faire. Une Afrique où l’apparence du savoir prime souvent sur sa puissance transformatrice. Une Afrique qu’il est temps de libérer.
Restez avec nous. Ce qui suit est un appel à changer de regard, à réconcilier le savoir et l’action.
L’AFRIQUE PIÉGÉE PAR SES DIPLÔMÉS
Quand le doctorat devient l’ennemi de la compétence
Par un contributeur anonyme
À force de sacraliser des parchemins vidés de leur substance, l’Afrique s’est enfermée dans une prison mentale : celle où le diplôme prime sur le savoir-faire, où la reconnaissance académique l’emporte sur l’efficacité, et où le titre étouffe le talent.
Le doctorat, censé incarner le sommet de l’excellence intellectuelle, est devenu, dans bien des cas, le masque triste d’une incompétence élevée au rang de norme.
Le témoignage d’un jeune universitaire africain fraîchement recruté dans plusieurs universités françaises sans qu’on lui demande un doctorat en dit long. Ce qui a retenu l’attention de ces établissements, ce ne sont ni ses titres, ni le prestige de ses diplômes, mais la qualité de ses interventions, la richesse de ses expériences, et la profondeur de ses réflexions sur des sujets cruciaux : l’éveil des consciences, la transmission des savoirs ancestraux, la défense des traditions africaines.
Pendant ce temps, sur le continent africain, un chef d’entreprise aguerri, employant plus de 200 salariés, se voit refuser l’opportunité de transmettre ses savoirs… simplement parce qu’il ne possède pas de doctorat. Pire encore : des institutions universitaires préfèrent confier l’enseignement de l’entrepreneuriat à des doctorants théoriciens, sans aucune expérience concrète, plutôt qu’à des praticiens chevronnés qui ont bâti, innové, et créé de la valeur sur le terrain.
Cette absurdité révèle une réalité douloureuse : en Afrique, l’illusion du diplôme a triomphé de l’exigence de compétence. On préfère des certificats creux à une intelligence pratique. On privilégie l’apparence de savoir à la puissance de l’action.
Mais à quoi sert un doctorat si l’on échoue à démontrer humilité, efficacité, ou capacité à transformer son environnement ? Que vaut un titre académique lorsqu’il devient prétexte à l’arrogance, justification de l’échec, ou paravent de l’ignorance ?
CHANGER DE PARADIGME OU SOMBRER
Il est urgent de sortir de ce cercle vicieux, de briser le mythe paralysant du diplôme pour embrasser la culture de la compétence authentique. Cette révolution éducative passe par des réformes structurantes :
✅ Valoriser les compétences réelles
Intégrer, dans les recrutements, des critères basés sur les expériences concrètes, les réalisations tangibles et l’impact social ou économique.
✅ Réformer les programmes éducatifs
Dès le primaire et le secondaire, enseigner la pratique, l’esprit critique, la créativité, l’innovation et la résolution de problèmes réels.
✅ Promouvoir l’humilité intellectuelle
Apprendre aux jeunes que la vraie science est une quête continue, et que l’arrogance est l’ennemi du savoir.
✅ Ouvrir les universités aux praticiens expérimentés
Permettre à des entrepreneurs, artisans, innovateurs – même sans doctorat – de transmettre leurs savoirs issus du terrain.
✅ Réconcilier tradition et modernité
Articuler nos savoirs ancestraux avec les avancées scientifiques contemporaines pour bâtir une éducation enracinée et audacieuse.
✅ Encourager la formation continue et la mobilité intellectuelle
Casser les cloisons rigides entre niveaux d’enseignement et instaurer une culture de l’apprentissage tout au long de la vie.
L’Afrique regorge de talents, d’esprits brillants, d’innovateurs visionnaires. Mais tant que nous continuerons de mesurer leur valeur au poids de diplômes stériles, nous les étoufferons. Et avec eux, nous sacrifierons notre avenir.
• Osons éduquer autrement.
• Préférons construire plutôt qu’impressionner.
• Choisissons l’être plutôt que le paraître.
Le vrai développement de l’Afrique naîtra non des faux-semblants académiques, mais de la rencontre entre savoir authentique et humilité agissante.
L’heure n’est plus aux diplômes déifiés.
L’heure est aux compétences libératrices.
Car au bout du compte, le monde n’appartient pas aux plus diplômés… mais aux plus compétents.
Vous venez d’écouter « L’Afrique en Mouvement ».
Ce podcast n’était pas seulement un réquisitoire contre les illusions académiques, mais un plaidoyer pour une Afrique authentiquement compétente. Une Afrique qui ose valoriser ses praticiens, ses bâtisseurs, ses esprits libres.
Le diplôme n’est pas une fin en soi. Le vrai progrès, lui, commence là où l’on décide de préférer l’impact au prestige, l’humilité à l’arrogance, la compétence à la décoration.
Merci pour votre écoute. N’oubliez pas de partager cet épisode, de vous abonner, et de faire vivre ce débat là où il est le plus urgent : dans nos écoles, nos universités, nos institutions, et surtout dans nos esprits.
Car au bout du compte, le monde n’appartient pas aux plus diplômés, mais aux plus compétents.
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