Radio TAMTAM AFRICA ✍ Bezons : halte aux fake news sur l’histoire de la déportation des Noirs Halte aux fake news sur l’histoire 16 mai 2025

16 mai 2025 - 18:26 - 539vues
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À propos de Félicité Amaneyâ Râ VINCENT - Rédactrice en chef à RADIOTAMTAM AFRICA , Félicité s'engage à façonner la radio de demain pour une Afrique prospère, inspirante , et prête à illuminer le monde. Restons en contact
Bienvenue dans ce podcast de RADIOTAMTAM AFRICA.
Aujourd’hui, nous prenons la parole pour rétablir une vérité. Une vérité historique, locale, et douloureusement effacée par l’imprudence politique ou l’ignorance assumée. À Bezons, une élue municipale vient de publier des propos inexacts sur la commémoration de l’abolition de l’esclavage, allant jusqu’à nier quatorze années d’initiatives citoyennes et associatives portées par les mandats précédents.
Cette tentative de réécriture de l’histoire n’est pas anodine. Elle blesse. Elle humilie la mémoire des déporté·e·s africain·e·s, dont les descendants vivent encore les séquelles, génération après génération.
Ce podcast est une réponse. Une mise au point historique. Une alerte citoyenne.
✍Mémoire falsifiée à Bezons : halte aux fake news sur l’histoire de la déportation des Noirs
Il y a des blessures qui ne s'effacent pas. Il y a des mémoires qui exigent respect, rigueur et vérité.
C’est donc avec consternation que je découvre les propos de Madame Florence Rodde, récemment nommée adjointe à la santé et à l’égalité femmes/hommes à Bezons, affirmant sur la page Facebook de Madame la Maire Nessrine Menhaouara :
« C’est en 2023 que cette commémoration a été instaurée, une initiative inédite sous notre majorité municipale, alors qu'elle n'avait jamais été réalisée par le mandat précédent malgré l'existence de cette journée depuis 2006. »
❌ Ce propos est totalement faux. C’est une falsification de l’histoire locale. Les faits sont têtus : sous les mandats du maire Dominique Lesparre, chaque mois de mai depuis 2006, une manifestation intitulée Africa–Bezons était organisée par Raymond Ayivi, alors conseiller municipal délégué à la solidarité internationale. Cette manifestation — qui a connu 14 éditions jusqu’en 2019 — incluait débats, projections, marché africain, rencontres culturelles et devoir de mémoire autour de l’abolition de l’esclavage et de la déportation des Noirs.
Une mémoire familiale et collective bafouée
Mon indignation n’est pas qu’institutionnelle. Elle est intime. Car mes arrière-grands-parents ont été déportés. Mon aïeul vendu aux Anglais, son épouse aux Américains. C’est une souffrance transmise, génération après génération, que vous ne pouvez pas effacer d’un simple post Facebook.
Ce que Madame Rodde qualifie de “belle initiative inédite”, c’est en réalité un travail de mémoire déjà existant, ignoré, effacé, ou peut-être délibérément réécrit.
Le devoir de mémoire exige de l’honnêteté
Madame Rodde, quand vous commentez pour flatter la maire qui vous a nommée, ayez la décence de vérifier vos propos.
Le respect des morts, des luttes passées et de l’histoire de notre ville ne se manipule pas à des fins de communication politique.
Votre majorité n’a rien inventé, et certainement pas le combat pour la mémoire africaine à Bezons. Le plus ironique ? Votre maire n’a jamais participé à ces commémorations… pas même une fois.
Effacer une mémoire, c’est réinstaller l’injustice.
Ce que nous défendons ici, ce n’est pas une querelle partisane. C’est le droit à la vérité historique, au respect des luttes passées, à la dignité des peuples déportés et oubliés.
À Bezons comme ailleurs, les élu·e·s ont le devoir de connaître l’histoire de leur territoire avant de la commenter. Il est de notre responsabilité collective de veiller, de corriger, et de transmettre.
Merci pour votre écoute. Ce combat pour la mémoire continue. Avec vous. Pour vous.
Ici RADIOTAMTAM AFRICA — La voix forte de celles et ceux qu’on ne veut pas entendre.
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