Un programme varié.

A travers ce programme bien rempli composé de deux concertos pour violoncelle, une symphonie, un quintette, une sonate pour violoncelle et piano et le Stabat Mater dans sa version pour soprano et quintette à cordes, Ophélie Gaillard, accompagnée de la soprano Sandrine Piau et de l'ensemble Pulcinella, nous donne l'occasion de découvrir le style flamboyant du compositeur prolifique qu'était Boccherini (1743-1805). Lui-même violoncelliste virtuose, ses œuvres comportent des difficultés techniques impressionnantes. Il déploie le large registre de l'instrument jusqu'à l'extrême aigu, par exemple dans le Concerto n°6, ou encore lui fait prendre des allures de cors avec le jeu en double cordes, de guitare, voire de cloches... Dans son dernier mouvement, la Symphonie intitulée "Casa del diavolo" nous entraîne dans un tourbillon tempétueux symbolisant l'Enfer. LeQuintette évoque avec délice des scènes de la vie nocturne madrilène dans lesquelles le violoncelle nous emmène dans des tableaux musicaux aux discours inventifs et descriptifs. Le caractère affirmé du compositeur s'entend dans le Stabat Mater exprimant tant la ferveur que l'exaltation religieuse dans lequel on appréciera la voix souple et élégante de Sandrine Piau. La Sonate, quant à elle, telle une voluptueuse sérénade, fait chanter un violoncelle solaire accompagné d'un piano forte gracieux. Les compositions de Boccherini peuvent aussi bien évoquer un baroque tardif, un classicisme rayonnant qu'un romantisme naissant. Voilà des œuvres qui ne manquent pas de caractère !

Paru le 22 février 2019 - Rayon Musique classique

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