Gabon – Moanda : La Comilog modernise la gestion de l’eau dans sa mine de manganèse. Actualité Afrique 2050 25 mars 2025

25 mars 2025 - 17:09 - 2423vues
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À propos de Félicité Amaneyâ Râ VINCENT - Rédactrice en chef à RADIOTAMTAM AFRICA , Félicité s'engage à façonner la radio de demain pour une Afrique prospère, inspirante , et prête à illuminer le monde. Nous Contacter
Dans la province du Haut-Ogooué, à l’est du Gabon, la ville de Moanda abrite l’un des plus vastes gisements de manganèse au monde, exploité par Comilog, filiale du géant minier français Eramet. Leader mondial du secteur, la société met aujourd’hui l’accent sur l’amélioration de son empreinte environnementale, notamment à travers une meilleure gestion de l’eau utilisée dans l’exploitation minière.
Sous le soleil du Gabon, les pelleteuses entrent en action alors que débute le cycle de travail de l’après-midi. Au fond de la mine à ciel ouvert d’Ogouma, le manganèse repose à seulement six mètres sous la surface.
« On commence par retirer la couche de pisolithe pour atteindre la zone minéralisée. Ensuite, on extrait la roche mère et les argiles. Ce qui nous intéresse, c’est la couche du milieu », explique Brice Mabika, chef du département exploitation minière à la Comilog.
Une fois le minerai dégagé, il est transporté vers la laverie pour être traité.
♻️ Un taux de recyclage d’eau record de 92 % en 2024
À la laverie, le processus de traitement permet de séparer le minerai en trois qualités, après concassage et débourbage. L’eau utilisée, désormais essentielle dans le cycle industriel, est soumise à un système de recyclage avancé.
« En 2024, nous avons atteint 92 % de recyclage, contre une cible initiale de 85 %. L’objectif pour 2025 est de franchir le seuil de 95 %, pour réduire encore davantage notre prélèvement dans le milieu naturel », se félicite Kelly Ngandjoka, responsable du processus de traitement.
Cette stratégie permet à l’usine de renforcer son autonomie tout en limitant son impact sur les ressources hydriques. Le reste des eaux usées est dirigé vers des bassins d’évaporation, qui seront prochainement végétalisés pour renforcer la biodiversité locale.
Des progrès environnementaux salués, mais des défis sociaux persistants
Les efforts de la Comilog en matière environnementale sont reconnus, même par ses anciens détracteurs.
« L’entreprise a fait d’énormes progrès depuis les années 2000. Les rejets miniers ne sont plus directement déversés dans la nature », reconnaît Jean-Valentin Leyama, député de la transition originaire de Moanda.
Mais il alerte néanmoins sur la pollution résiduelle et plaide pour la création d’un observatoire indépendant chargé d’évaluer régulièrement l’impact des activités minières sur les populations locales.
Côté social, des tensions subsistent : un nouveau mouvement de grève a été observé en mars, témoignant des attentes encore fortes des salariés en matière de conditions de travail.
Un marché sous pression
La conjoncture économique mondiale pèse aussi sur l’activité. En fin d’année 2024, la Comilog a dû suspendre sa production pendant trois semaines, en raison du ralentissement de la demande chinoise, principale consommatrice de manganèse pour la sidérurgie. Un rappel que les matières premières restent fortement exposées aux cycles économiques globaux.
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