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CINÉMA ET SÉRIES Cinéma 19 décembre 2018

19 décembre 2018 à 17h07 - 3790 vues
“Un beau voyou” : l’art de voler avec élégance sous le nez de Charles Berling

Bertrand vole. Il vole dans tous les sens du terme.  Il vole des identités, des clés de différents logements, des gens, des tableaux mais il vole aussi, physiquement : il saute de toit en toit, tel un funambule gracieux.

Et Bertrand (Swann Arlaud) n’est un débutant nulle part, ni dans le vol ni dans l’art. En 3 ans d’expérience dans le cambriolage, il vole des tableaux comme d’autres pratiqueraient un loisir ou un art. Ou plutôt, il a l’art de voler avec élégance. Délicatesse, douceur et intelligence. Grâce à sa culture et à sa fine connaissance en art, il sait ne viser que les tableaux qui ont une valeur intermédiaire. C’est à dire pas bas de gamme pour en tirer de l’argent mais pas non plus très chers afin que les assurances ou que les propriétaires ne s’embarrassent pas à rechercher le cambrioleur. Résultat : 9 tableaux volés, 250 000 euros de chiffre d’affaire en 3 ans et 0 arrestation.  Aucun lien entre ces tableaux  et aucun soupçon.

Il faut dire que Bertrand est discret, professionnel et qu’il n’a pas le profil ou la tête de l’emploi : un frenchy blondinet  aux traits fins, au style vestimentaire assez simple et au vocabulaire assez soutenu.  Il est mystérieux, malicieux mais il semble bien éduqué, bien-sous-tous-rapports et digne de confiance.  Cependant,  la route de Bertrand va finir par croiser celle du commissaire Beffrois (Charles Berling), bientôt à la retraite et ce dernier va se passionner pour cette affaire qui, pour une fois, ne sent pas  la cupidité, la bêtise ou la misère. Une affaire qui va le toucher par l’élégance du procédé, l’audace du délit et/ou la beauté des œuvres volées. Commence alors une enquête et une chasse à l’homme sans frontières. Entre bien et mal, entre ciel et terre.

Un film qui questionne la hiérarchie des délits et la liberté à travers l’art

Il n’est pas anodin que l’intrigue se déroule dans le milieu de l’art.  Pourquoi ? Parce que “l’art interroge la hiérarchie des délits” explique le réalisateur du film, Lucas Bernard avant de développer et de questionner les spectateurs : “ Quand Bertrand arnaque les étudiantes,  il est vraiment antipathique mais lorsqu’il vole des tableaux, il devient romanesque. Serait-ce donc moins grave ? Est-il normal qu’un petit voleur de smartphone finisse en prison et que Bertrand qui vole des œuvres valant 30 fois plus cher puisse éviter de terminer en taule ?”. Serait-ce normal d’être plus indulgent avec Bertrand ? Bonnes questions. Et il semble aussi difficile  de donner son opinion sur la hiérarchie des délits (plus ou moins graves?), que de donner son opinion sur une œuvre d’art, (belle ou moche). Les réponses semblent être floues, fragiles ou subjectives, différentes d’une personne à l’autre car reposant sur une sensibilité personnelle et un libre arbitre.

Car il est aussi et surtout question de liberté dans ce film. A travers l’art bien sûr mais aussi à travers la psychologie des personnages. Bertrand vole, en solitaire et de manière old school, en passant par les toits comme il passe dans la vie des gens. Tel un fantôme ou un courant d’air. Il n’a pas de boulot, pas de carte de crédit, pas de portable. Il change de logement comme de nom. Il n’est donc pas joignable ni même traçable. Sa seule habitude : coucher avec sa copine, Justine (Jennifer Decker) qui ignore tout de lui. Il se fiche des lois, des règles judiciaires comme celles de politesse et surtout il se fiche du regard des autres comme le confirme le réalisateur : “ Il n’est pas tributaire de l’image que les gens ont de lui (…)  son attitude est presque libertaire”. Idem aussi pour le commissaire Beffrois : Sa femme est décédée, il décore désormais son appartement comme il le souhaite, il ne va plus aux expositions qui ne lui parlent pas, il ne s’efface plus pour faire plaisir. Aussi, ses enfants sont partis et il est bientôt à la retraite. Déjà libéré, dans sa tête, d’un patron, d’un planning et d’un système.

Charles Berling et Swann Arlaud,  un duo crédible et attendrissant

La réussite du film tient à son scénario subtil mais également aux choix des acteurs. Bien pensé et judicieux.  Charles Berling et tout à fait crédible en flic libre, intègre, humble, solitaire, proche de la retraite. Un joli rôle qu’il a directement accepté : “Quand j’ai lu le scénario, j’ai aimé sa finesse. Je trouve que Lucas Bernard travaille sur des fils assez ténus.  Ce qui m’amusait aussi c’est le rapport du flic et du voleur et du flic à l’art. Depuis que je dirige un théâtre, la question de qui à accès à la culture me passionne. Jouer un personnage qui à priori n’est pas sensible à l’art et qui a un œil atypique sur ce qu’il voit m’intéressait beaucoup. Mon personnage fait partie de ces gens qui pensent qu’ils ne peuvent pas comprendre, que la culture n’est pas pour eux”  confie Charles Berling.

Tout comme Swann Arlaud  joue à merveille Bertrand, ce voleur atypique,  doux, malin, sauvage, romanesque, en dehors des normes, au-dessus des lois, des moeurs et des immeubles. Un personnage cependant pas facile à jouer d’après l’acteur : “Mon personnage n’était pas évident à creuser (…) Chaque fois qu’on avance dans l’histoire, il change de nom. Plus on progresse, plus on le perd. Il fallait que j’arrive à me gommer un peu, à me banaliser d’une certaine manière puisque le personnage pouvait aussi bien s’appeler François, Bertrand ou Antoine. J’ai essayé de disparaître, de mettre ma personnalité loin derrière. Je me suis dit que ça pouvait passer par le rien. Le mystère c’est aussi quelqu’un qui ne répond ni oui ni non aux questions les plus simples. Au fond, ce personnage je ne sais toujours pas qui il est”.

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Aussi et surtout, la relation entre Bernard et le commissaire Beffrois sonne juste. Elle est plausible, discontinue, simple, sobre et attendrissante. Bien loin du pathos, des clichés soulignés et des émotions sur-jouées. Étrangement, même si l’un est flic et l’autre cambrioleur,  tous deux se ressemblent. Libres, solitaires, intelligents, touchants et marginaux. Comme le dit si bien Swann Arlaud: “Ils pourraient ensemble aller voir des expos, devenir amis (…) En extrapolant, ça pourrait être le même homme à deux âges différents”. Résultat : toujours sur le fil et au bord du vide, le spectateur ne sait pas forcément quoi penser des personnages. Il a du mal à les enfermer dans une case, à les ranger dans un camp, à définir leur caractère en fonction de leur acte, comme il est difficile de définir et de commenter l’art. Un film fin et poétique, dans le fond et la forme ! 

 


« Un beau voyou », un film de Lucas Bernard. 
Avec Charles Berling, Swann Arlaud et Jennifer Decker. 
Sortie en salles le 2 janvier 2019.

(Crédit photo : Claire Nicolles)

Source : putsch.media

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