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Un continent très jeune Afrique 2050 14 août 2018

14 août 2018 à 19h30 - 4493 vues

Tout au long de l'été, l'Afrique révèle ses secrets.
	Carte : AFDEC pour La Vie

Carte : AFDEC pour La Vie

L'Afrique est à un tournant de son histoire. Elle vit, comme l'Europe au XIXe siècle, et les Amériques et l'Asie un siècle plus tard, une mutation complète de sa géographie. Le boom démographique est tel qu'on évoque une « bombe » car, à la différence de nombreux pays (dont la Chine), il n'existe quasiment pas de contrôle des naissances, sauf au Maghreb où la natalité faiblit. En Afrique subsaharienne, la population urbaine augmente plus vite que le nombre d'habitants dans son ensemble. Le continent africain est jeune : 40% de la population a moins de 15 ans. À ce rythme, les Africains seront cinq fois plus nombreux que les Européens dans 30 ans. La course-poursuite entre la démographie, d'une part, et l'économie, les ressources, et l'éducation, d'autre part, pourrait être considérée comme perdue d'avance : les services publics ne suivent pas, le stress climatique est violent au Sahel et dans les zones sèches. Pour Stephen Smith, professeur d'études africaines à l'université Duke (États-Unis), l'Afrique est « l'île-continent de Peter Pan » : les jeunes reçoivent peu des parents et s'inventent une culture propre, avide de présent, nourrie d'ailleurs. Smith alterte contre ceux qui pensent que l'émigration serait un bienfait : l'Afrique peut-elle se permettre d'exporter sa force vive ?

Comment stopper l'engrenage, de l'exode rural à l'émigration vers l'Europe ? La classe moyenne et le codéveloppement accélèrent les migrations. Les Nations unies mettent pourtant l'Europe en garde : l'apport migratoire, nécessaire sur le plan économique, est redouté socialement et culturellement. D'ailleurs, pour Smith, les Africains ne fuient pas l'enfer mais les faiblesses structurelles de leur continent. Il faut éviter le misérabilisme dans notre approche des migrations. Chaque communauté dans le monde doit trouver un point d'équilibre. Les nationalismes n'y aident pas plus que les sociétés ethnicisées. Tels sont les défis que nous lance l'Afrique 50 ans après avoir pris son indépendance.

Par Gilles Fumey -La vie

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